Moustiques et odeurs corporelles

Une étude japonaise démontrait en 2002 que la consommation de bière augmente l’attrait du corps humain pour les moustiques. La grossesse s’est également retrouvée au banc des accusés. En 2015, une nouvelle étude, publiée dans PLOSone mettait en évidence l’influence des odeurs corporelles individuelles et concluait que celles-ci dépendaient des particularités génétiques. Les déodorants diminueraient cette attraction.

 

Voilà une fois encore des recherches complètement biaisées du fait de l’ignorance des effets de l’alimentation sur les odeurs corporelles. C’est une des premières choses que l’on constate lorsqu’on adopte une alimentation naturelle. Les différentes émanations désagréables du corps diminuent plus ou moins rapidement.

 

Les odeurs corporelles sont nécessairement dues à des molécules « aromatiques » (porteuses d’odeurs) qui émanent de l’organisme, par la peau, par les glandes sudoripares ou sébacées, par l’haleine, par les émonctoires ou autres portes de sortie. D’où proviennent alors ces molécules ? Une part d’entre elles pourrait être synthétisée par l’organisme, et donc programmée génétiquement, c’est-à-dire inévitables. D’autres peuvent y être introduites à travers l’alimentation, la respiration voire ou contact cutané.

 

L’hypothèse d’une origine alimentaire, pourtant évoquée dans l’étude japonaise à propos de la bière, a été totalement escamotée dans l’étude anglaise. Belle illustration de l’occultation que les chercheurs opposent à toute hypothèse susceptible de remettre en cause l’alimentation avancées impossibles d’une médecine qui occulte depuis des siècles la pénétration de molécules non naturelles par le biais de l’alimentation cuisinée. Il est pourtant évident que les préparations culinaires donnent lieu à des réactions chimiques hautement complexes, générant toutes sortes de molécules non prévues par le métabolisme. Celui-ci s’est mis au point au cours de millions d’années d’évolution et s’est adapté aux molécules apportées par les aliments naturels qui faisaient partie de la plage alimentaire originelle de l’homme. Modifier ces molécules ou en introduire de nouvelles dans le système d’assimilation peut avoir toutes sortes de conséquences imprévues.

 

Il y a eu bien sûr le grand mythe de la barrière intestinale, excluant le passage de grandes molécules dans les masses circulantes. On enseignait à l’époque que les grandes molécules alimentaires se faisaient découper en petits morceaux qui seuls pouvaient traverser les membranes cellulaires, tout ce qui restait trop gros et capable de perturber le métabolisme ou le système immunitaire s’en allait avec les fèces. On pouvait donc bouffer n’importe quoi, ce qui a sans doute profondément influencé l’attitude générale face à l’alimentation. Tout a finalement démontré que c’était faux et que de nombreuses macromolécules toxiques, neurotoxiques, génotoxiques, antigéniques peuvent s’introduire dans les masses circulantes et y produire toutes sortes de troubles.

 

Il est dès lors possible de raisonner plus logiquement : certaines molécules, étrangères à la plage des substances que savent traiter nos enzymes digestives et métaboliques, pourront ne pas se dégrader complètement et s’accumuler progressiment dans les tissus tout conservant certains caractères aromatiques. Comme elles n’ont rien à faire là, on comprend aussi que l’organisme tente de s’en débarrasser par toutes les portes de sortie possibles. D’où la possibilité d’émanations diverses et imprévisibles du fait de l’extrême complexité du phénomène.

 

Cette hypothèse, bien que sortie de mon propre esprit, me parut d’abord tirées par les cheveux. Puis différentes observations vinrent peu à peu me convaincre de sa pertinence. D’abord un changement surprenant au niveau de mes chaussettes. Autrefois, lorsque je travaillais mon violoncelle (tout en mangeant traditionnellement), je devais changer régulièrement de chaussettes, parfois deux fois par jour. Non seulement parce que je transpirais énormément des pieds, mais parce que le tissu se retrouvait comme amidonné, on aurait cru du carton. L’idée que des matières anormales pouvaient sortir de mes régions plantaires s’est concrétisée lorsque le phénomène a cessé, peu après le début de l’instincto en 1964.

 

Ce n’est toutefois qu’après arrêt total des produits laitiers que les choses se sont précisées : mes chaussettes dégageaient auparavant une nette odeur de type fromager, et cette odeur a pratiquement disparu après mes derniers adieux au lait de vache. J’ai bien tenté de remplacer le Gruyère et l’Emmental par des fromages de chèvre et de brebis, mais il a fallu tout arrêter et encore attendre un certain temps pour que mes chaussettes ne sentent plus rien après emploi.

Cela m’a rappelé ce qui était arrivé à mon père. Après la guerre et les difficiles périodes de rationnement, les trente glorieuses fêtaient à qui mieux mieux la gloire de la malbouffe. Sur le moment (j’avais entre 13 et 20 ans) je n’ai pas du tout compris le phénomène, j’ai simplement remarqué que l’atmosphère de la salle de bains devenait d’année en année plus irrespirable après la toilette paternelle. Aucun doute, cette odeur pestilentielle provenait de ses aisselles, comme en témoignaient les chemises que je prenais le risque de humer furtivement dans la corbeille à linge. Je me suis finalement habitué à retenir mon souffle lorsque j’entrais dans la salle de bains jusqu’après l’avoir abondamment aérée et ai considéré la situation comme acquise.

 

Mais, bien malgré moi, je dus constater que mes propres aisselles commençaient aussi à émettre des odeurs détestables. Ma mère, consultée, répondit que cela provenait des changements hormonaux de l’adolescence. L’explication ne me satisfit qu’à moitié. Admettre que la nature nous a pourvus de puanteurs telles que les déodorants étaient nécessaires me semblait quelque part insensé. La contradiction se résolut en même temps que mon problème de chaussettes, après mise en œuvre de l’instincto. Les molécules responsables des odeurs d’aisselles n’étaient donc pas simplement de l’acide butyrique dérivé du métabolisme, comme on veut le croire, elles provenaient des aliments traditionnels. Cela prouvant du même coup que l’organisme ne leur est pas adapté génétiquement.

 

La théorie fut toutefois ébranlée à plusieurs reprises : ces odeurs réapparurent par périodes, alors même que j’évitais tout aliment préparé et tous produit laitier. Comment expliquer ces récidives ? Il me fallut un moment pour oser l’hypothèse suivante : cdlle de la libération de molécules étrangères accumulées dans l’organisme. Ce corollaire se confirma lui aussi par toutes sortes de recoupements.

 

Il s’avéra que les matières émises par l’organisme pouvaient soit porter la même odeur qu’à leur introduction : on retrouvait avec une précision souvent incroyable les odeurs de sauce de rôti, de religieuse, de sauce Béchamel, de Gruyère ou d’Emmenthal, de chocolat, de café etc. dans les divers exsudats. Mais elles pouvaient aussi simplement sentir mauvais, sans qu’on soit capable de détecter autre chose qu’une odeur anormale. Le fait que ces odeurs disparaissent avec l’alimentation naturelle cautionnait l’hypothèse qu’il s’agissait de molécules d’origine alimentaire échappant à la dégradation métabolique normale.

 

Une autre hypothèse concernant les moustiques et les parasites en général vint encore compléter le tableau. Les moustiques sont attirés par leur odorat vers différents mammifères ; or, le fait de manger de la viande de ces mammifères ou de leurs proches cousins, après dénaturation culinaire ou simplement en excès, pouvait expliquer la présence de molécules aromatiques caractéristiques de ces mammifères dans les émanations de la peau humaine. L’odorat des moustiques aurait donc été « trompé » par le fait que des molécules étrangères à la plage moléculaire humaine donnaient à la peau des carnivores des odeurs appartenant normalement aux mammifères préférés des moustiques. D’autres molécules, issues de la bière ou de n’importe quelle anomalie alimentaire, pouvaient également attirer anormalement les mamans anophèles...

 

Le carnivorisme effréné auquel se livre la majorité de la population expliquerait alors non seulement le foisonnement des moustiques dans les régions habitées, mais également la véritable épidémie de paludisme qui projette dans l’Au-delà plus de 1,2 millions de personnes par année. L’habitude de manger très régulièrement de la viande de bœuf en accompagnement du manioc s’est instituée relativement récemment au Congo, comme j’ai pu le constater sur place, par imitation des mœurs culinaires occidentales. Encore un fléau sorti de la boîte de Pandore, la femme fatale que Zeus envoya aux hommes pour les punir du vol du feu commis par Prométhée…

 

Cette affaire met en lumière la cause première de l’obscurantisme médical : le refus de prendre en compte l’inadaptation génétique de l’organisme humain à l’alimentation traditionnelle. La recherche ne peut que chercher midi à quatorze heures, imputer les maux de l’humanité à des tares génétiques, à des défauts de la nature, à de mauvaises habitudes comme la sédentarité, le tabagisme, la pollution. Elle passe systématiquement à côté des causes premières que recèle l’alimentation traditionnelle, avec les myriades de substances anormales issues des préparations culinaires ou de produits étrangers à la plage alimentaire humaine (lait animal, produits laitiers, céréales etc.). À quoi s’ajoutent les déséquilibres nutritionnels induits par la dénaturation des saveurs naturelles, excès de viande, de poisson, légumes inappropriés, etc.

 

Les moustiques pourraient au moins servir à cela : piquer la curiosité des chercheurs quant aux transgressions des lois naturelles possiblement responsables des petits et gros ennuis de la vie quotidienne…