Cov-19 : Luc Montagnier et David Icke

Au top de l’actualité : Luc Montagnier et David Icke.

Deux bombes viennent d’éclater sur le net. Luc Montagnier affirme que le coronavirus a été fabriqué par les Chinois. Le SARS-cov-2 comprendrait deux séquences extraites du VIH. Selon le chercheur et son associé mathématicien, pas possible que ce soit le hasard. C’est donc un virus de conception humaine, synthétisé par des apprentis-sorciers généticiens dans le but de créer un vaccin contre le sida, et échappé par accident. Le prix Nobel de médecine se déclare capable d’atténuer l’agressivité du virus en passant par des ondes liées à la mémoire de l’eau. L’Institut Pasteur proteste et laisse entendre que Montagnier radote. Le laboratoire P4 de Wuhan dément tout aussi catégoriquement, arguant qu’il ne dispose pas des moyens nécessaires et que le SARS-cov-2 n’a rien de commun avec les coronavirus sur lesquels il travaille.

Dans le même temps, une interview explosive de David Icke par AlterInfo, en trois épisodes, ajoute à la zizanie : l’ancien footballeur polyarthritique, aujourd’hui avant-centre mondial du conspirationnisme, affirme purement et simplement que le virus n’existe pas. Il n’a jamais existé. C’est une pure invention médiatico-politique faite pour effondrer l’économie mondiale dans l’intérêt de quelques privilégiés qui tirent toutes les ficelles de la Planète. Et la plus grande ficelle sera la 5G, qui asphyxie nos cellules par « destruction » de l’oxygène.

Ce n’est pas tout : Entre Elon Musk, Bill Gates et quelques autres, la multiplication des satellites et des antennes millimétriques, plus les avancées de l’informatique, devraient permettre d’ici peu de télécommander tous les cerveaux. Pire que les sinistres prédictions d’Huxley ou d’Orwell. Le canular du pseudo virus aura permis de domestiquer les individus à travers un confinement généralisé, renouvelable à la demande, puis de leur imposer un vaccin contenant des micropuces nanométriques asservissant l’humanité aux intérêts des quelques maîtres du monde.

Des millions de vues pour ces interviews. Plus un confinement hémi planétaire prolongé, dont on nous annonce que la sortie sera lente et difficile. Entre déconfinement et déconfiture, où en est-on ?
Quelle que soit la vérité, la base de ce fonctionnement – mieux vaudrait dire de ce dysfonctionnement – est la peur. La peur du virus. Et d’où provient cette peur ? Du fait qu’on ignore quelle est la fonction biologique des virus courants.

Il est extraordinaire, lorsqu’on sait que les soi-disant maladies virales se déroulent sans mal dans un contexte alimentaire préculinaire, de voir jusqu’où peuvent aller les conséquences de l’ignorance. Une véritable déflagration mondiale, fondée sur une erreur médicale maintenant séculaire. Pasteur a fait du virus un agent pathogène, tapi dans l’ombre et prêt à nous massacrer. Il avait besoin de cette image pour construire sa notoriété, et le monde ne s’en est toujours pas remis.

Gardons la tête froide, et essayons de voir ce qui en est. Que nous dit exactement Montagnier ? Il aurait, en s’appuyant sur des séquençages du virus réalisés en Chine ou en Inde (où une étude aurait été soustraite au public), pu calculer la très faible probabilité que l’insertion des deux séquences de VIH se soit faite par hasard. Il en déduit très logiquement qu’elle est le résultat de manipulations génétiques. Dans ce raisonnement, il présuppose que les virus mutent de manière uniquement aléatoire. C’est bien sûr le raisonnement classique, qui paraît irréfutable.

Il se pourrait pourtant qu’il soit faux. Tout dépend de la fonction qu’on impute aux virus. S’ils sont des constructions génétiques formées par accident, pénétrant dans nos cellules pour s’y reproduire à leurs dépens, c’est bien sûr le hasard qui préside à leurs éventuelles mutations, comme il a présidé à leur première élaboration. S’ils ont au contraire une fonction biologique, il faut raisonner tout autrement.

Il n’est tout d’abord pas aberrant de leur prêter une fonction biologique. Comme on le sait maintenant, les virus ont accompagné la vie depuis ses débuts sur la planète. Sachant qu’ils ne sont pas vivants par eux-mêmes, ils n’ont eu aucune raison de s’inscrire au rang d’ennemis des organismes. Ils n’ont pu logiquement que s’intégrer aux fonctions biologiques des premières cellules et des premiers organismes. Ce qui explique qu’on en retrouve les séquences dans l’ADN humain à raison de 42 %.

Si les virus étaient nos ennemis, nos cellules auraient eu tout intérêt à s’en débarrasser au fil des générations, ou déjà en fin de chaque nouvelle infection. Il semble au contraire qu’elles en conservent soigneusement l’information génétique, de manière définitive et héréditaire. Lorsqu’on ajoute à cela la toute récente découverte d’une séquence virale, présente dans l’ADN de tous les mammifères et chargée de programmer la constitution de la membrane placentaire assurant les échanges nutritionnels entre mère et fœtus, il y a de quoi se poser des questions. C’est un virus qui aurait permis le passage évolutif majeur entre ovipares et mammifères !

Comme déjà dit précédemment, c’est surtout la forme que prennent les « maladies » virales dans un contexte alimentaire 100 % naturel qui peut nous mettre la puce à l’oreille. On ne peut plus guère parler de maladies, car les symptômes sont à peine visibles ou désagréables. Ils se traduisent par ce que l’on peut appeler des « sorties de matières », catarrhes, rhume, diarrhée, éruptions, transpiration, cela dans les limites du supportable et sans nécessiter d’interruption des activités courantes.
Dans ces conditions, on ne peut plus parler de maladies, mais plutôt de « processus » viraux. Tout processus biologique ayant une utilité, il faut donc se demander à quoi peuvent servir ces processus. La réponse est donnée par les faits d’observation eux-mêmes assortis d’un brin de logique : les virus courants apportent à nos cellules un complément d’information génétique leur permettant de programmer l’élimination de matières indésirables.

Sachant que la préparation culinaire provoque toutes sortes de réactions chimiques générant une multitude de molécules inexistantes dans les aliments naturels, molécules non dégradables qui s’accumulent dans les cellules, on comprend que ce travail d’élimination soit particulièrement laborieux dans un contexte alimentaire culinaire, et quasiment silencieux dans un contexte alimentaire naturel.

Conséquence immédiate de ces quelques réflexions : les virus ne se constituent pas à l’extérieur des organismes, spéculation douteuse qui n’a jamais reçu de vérification, mais à l’intérieur des organismes. Et s’ils s’élaborent dans nos cellules, c’est aussi là qu’ils peuvent subir des mutations, non pas dues au hasard, mais répondant à des exigences biologiques qui leur conféreront leur utilité.

D’où l’on peut conclure que le raisonnement de Montagnier est fondé sur une prémisse douteuse. Une insertion de séquences virales peut fort bien s’effectuer dans une cellule, par un rebrassage génétique naturel à partir d’informations présentes dans son ADN. Dans le cas particulier, une cellule porteuse de l’information génétique du VIH, chez un séropositif quelconque, « infectée » par un coronavirus comme le SRAS-Cov-1, dispose de tout le matériel nécessaire pour perfectionner ce coronavirus en le dotant de séquences tirées du VIH, ce qui lui conférera un surcroît de contagiosité. Peut-être un moyen mis en œuvre par la nature pour contourner les vaccinations contre le SRAS-Cov-1, possiblement mises en œuvre par les Chinois.

D’ici que cette idée se fasse une place dans les esprits, les intervenants auront pu s’écharper longtemps pour trouver les responsables de l’apparition du nouveau virus : vaccin raté, fuite de labo, arme de guerre... Le débat est fondé sur de fausses certitudes, à savoir sur un caractère pathogène des virus et sur leur origine externe non démontrée, prémisses qui ont de consistance que dans un contexte alimentaire contraire à la nature comme l’est le contexte culinaire.

Et encore : la plupart des virus déclarés pathogènes ne donnent lieu à des symptômes conséquents que chez un tout petit pourcentage des contaminés, ce qui aurait pu éveiller l’étonnement des virologues depuis longtemps. Dans la grande majorité des cas, les épisodes viraux restent silencieux (même dans le contexte culinaire), comme cela vient aussi d’être démontré pour le coronavirus.

Que penser maintenant de la deuxième bombe lancée sur les réseaux : celle de David Icke ? Pour lui, le virus n’existe pas. Voilà qui est simple et sans discussion. On pourrait y voir une intuition, indiquant au footballeur que la conception du virus pathogène est erronée, intuition qu’il rationaliserait en déniant abruptement l’existence du virus.
L’inconscient est au courant de bien des choses, et souvent prêt à nous faire rejeter ce que nous ressentons en profondeur comme mensonger.

De là à prétendre que le non-virus n’a rendu malade personne, et que les morts sont morts uniquement des suites d’autres pathologies, le pas est un peu rapide. Plus impromptu encore lorsqu’il met en cause des forces de l’ombre, de puissants personnages manipulant les médias et les politiques pour créer une psychose planétaire conduisant à confiner les individus dans le but de les habituer à renoncer à leurs libertés…

Sa façon de raisonner rappelle singulièrement celle de certains schizophrènes. On s’appuie sur des vraisemblances, des analogies, des extrapolations, des suspicions, des insinuations pour construire un système gigantesque d’accusation, d’allure cohérente, mais dont aucun des points, si on les examine attentivement, n’est véritablement fondé. Plutôt que de football, M. Icke aurait du faire des matchs d’épistémologie. Je crains qu’il n’aurait pas été champion, sinon du nombre de buts encaissés.

Mais bizarrement, à l’heure actuelle, on pourrait croire qu’une grande partie du public, peut-être même la majeure partie, ne demande qu’à s’engouer sans la moindre vérification, et souvent loin du bon sens élémentaire, dans les thèses conspirationnistes. C’est sans doute le raz-le-bol inspiré par le système actuel qui engendre un besoin de contestation. On sent que quelque chose est faux, mais on ne sait le définir. Alors on conteste n’importe quoi et n’importe comment. Pourvu que le besoin de contester puisse s’exprimer, on y ressent un soulagement passager, même si les accusations portées touchent tout sauf la juste cible.

Les conspirationnistes visent les puissants et les riches au nom de la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme. Cela se comprend vu les injustices démesurées qui caractérisent notre distribution sociale. Ils ne s’aperçoivent pas que, eux aussi, exploitent leurs semblables en leur faisant croire des thèses bien souvent fantaisistes ou portées à outrance.
Ce besoin de rejeter le système s’est manifesté tout récemment par le mouvement terreplatiste. Quelques initiés ont répandu dès 1956 l’idée que la terre ne serait pas sphérique, que l’Antarctique ne serait pas un continent, mais ferait le tour de la planète, ou plutôt du disque terrestre. Que tout ce qui semblait contredire cette conviction n’était qu’illusion d’optique, mensonge de la NASA, ou complot de forces maléfiques. Le mouvement a connu une nouvelle jeunesse depuis qu’existent les réseaux sociaux.

Le dernier chef de file, Michael Hugues, s’était récemment construit une troisième fusée pour prouver en allant faire des photos à 1500 m d’altitude, que la planète est plate. Les parachutes se sont accrochés à la rampe de lancement, la fusée arrivée à 50 m d’altitude a piqué – sous l’effet de forces de gravitation prouvant que la terre est une sphère notoirement plus lourde qu’un disque – un plateau magistral mettant tragiquement fin à la carrière du pilote. Il reste encore un grand pourcentage de population, 7 % de Brésiliens, 9 % de Français et 16 % d’Étatsuniens, selon certaines sources, encore convaincus que la terre est plate. Aïe…

On comprend que les théories complotistes d’un David Icke puissent remporter de si nombreux suffrages sur le net. Difficile de savoir s’il croit lui-même aux thèses qu’il répand. Il sait fort bien parler et argumenter, lançant des regards convaincants et lourds d’accusation, invoquant à chaque articulation de son discours des « ils » chargés de sous-entendus, évoquant les puissances cachées qui manipulent le monde. Il possède un art de la diabolisation peu commun. Ce qu’il ne nous dit pas, c’est combien ses livres et ses interventions lui ont rapporté d’argent. Peut-être plus qu’une carrière de footballeur.

L’évolution des mentalités en un demi-siècle est inquiétante. À l’époque où je faisais mes études dominait une volonté de vérité, un sens critique, une exigence d’objectivité qui n’aurait jamais permis des engouements de cet ordre. Le rationalisme avait force de loi. Alors même qu’on peut le critiquer pour avoir rejeté toute une partie de la réalité, rangée dans le tiroir aux oubliettes du paranormal, il avait l’avantage de protéger contre les idées gratuites. Il ne suffisait pas qu’une théorie soit séduisante pour que les esprits s’emballent.

C’est inquiétant, parce que la perméabilité intellectuelle qu’exploitent et renforcent ces thèses délirantes finit par empêcher la critique authentique d’accomplir sa mission. C’est une façon de griller les cartouches d’une saine contestation sur des cibles fantoches. Au lieu d’éduquer le public à raisonner objectivement, avec le recul que nécessite toute mise en cause sérieuse, on aura gaspillé ce qui peut exister de besoin de vérité dans des croyances faciles.

Une affaire de coût cognitif, diraient les sociologues… Ou la loi du moindre effort intellectuel.

On en reparlera si vous voulez dans la vidéo-conférence du mercredi 22 avril 2020 :
«La Nature pour gagner la guerre !»    https://bit.ly/2Vjc6Za