C'est la journée mondiale contre le cancer

C'est aujourd'hui 4 février la journée mondiale contre le cancer.

Où en est la recherche institutionnelle ? On compte de plus en plus de traitements, mais en même temps de plus en plus de malades. Selon l'OMS, 8,8 millions de morts en 2015, la deuxième cause de mortalité mondiale après les maladies cardiovasculaires. Que penser d'un tel bilan ?

La recherche sur le cancer vise essentiellement les thérapies. Donc celles-ci se multiplient. Elle ne se penche que très peu sur les causes. On prévoit un bond de 70% sur les vingt prochaines années. En France : 400 000 cas diagnostiqués et 150 000 décès pour 2017.

"On sait prévenir. On sait dépister. On sait guérir, de mieux en mieux. On sait comment prendre en charge. Et, au mieux, on fait du surplace dans la lutte contre le cancer", selon Christophe Leroux, délégué à la communication de la Ligue contre le cancer en France, qui fête ses 100 ans cette année. On ne sait donc pas si ça stagne ou si ça empire, malgré les milliards investis depuis des lustres.

L'explosion des cancers, ajoutée à celle des maladies cardiovasculaires, signe l'échec séculaire de la médecine quand au maintien de la santé publique. Ne serait-ce pas le moment de changer de cap ? On accuse officiellement le tabac, la malbouffe, l'alimentation industrielle, la pollution. Mais tout cela reste vague, et les raisonnements souvent biaisés.

Exemple : les statistiques montrent que le cancer frappe plus fréquemment les sujets obèses. On en conclut que l'obésité est un facteur de risque. On nage là en plein sophisme. Ce n'est certainement pas le fait d'être en surpoids qui va faire pousser des tumeurs, mais le surpoids qui est une conséquence d'une alimentation inappropriée qui est elle-même cause d'autres troubles dont le cancer.

Les nutritionnistes et diététiciens en sont toujours à bricoler des recettes et des dosages arrangés pour ménager les habitudes alimentaires de la population -- et les intérêts des industriels. Il y a bien eu quelques recommandations visant à faire manger plus d'aliments sains : "Au moins 5 fruits et légumes par jour" ; "Mange moins gras, moins salé, moins sucré". Mais le public n'a guère entendu ces messages. La gourmandise et les vieilles habitudes refont vite surface.

Peut-être existe-t-il une certaine défiance face à des formules trop superficielles. Il faudrait quelque chose de plus solide et de plus logique pour convaincre la population. Les conseils qui semblent tomber de la lune ou sortir d'un jardin potager n'emporteront jamais une véritable adhésion. Pourquoi 5 fruits et légumes ? Comment moins de graisse, de sel et de sucre, alors que la diététique nous enseigne par ailleurs que ces trois composants sont indispensables, et que de taper dans les protéines pour compenser n'est pas non plus une garantie ?

Le problème ne pourra pas être résolu sans en venir à ce qui constitue le fond de l'instincto : se demander une fois pour toutes à quelle alimentation la génétique humaine est adaptée. Il y a cinquante ans, on osait à peine parler de génome, au risque d'être incompris ou renvoyé à l'université. Mais aujourd'hui, les choses ont changé. La notion de génétique est largement passée dans le public. C'est génétique... dit-on à propos de tout et de rien.

La génétique a d'abord servi de fourre-tout. Vous aviez de mauvaises dents, c'était génétique. Votre belle-mère était acariâtre, c'était génétique. Votre ami Gaston était chauve, c'était génétique. Votre femme prenait du poids, idem. Une mode comme chaque fois que l'on découvre quelque chose, qui n'est pas tout à fait passée. La médecine met encore volontiers sur le compte des gènes des troubles qu'elle ne sait expliquer autrement. Par exemple le rétrécissement des arcades dentaires, le diabète, l'obésité, l'autisme.

Cet engouement pourrait toutefois avoir un revers avantageux : qu'on s'avise de penser que les maladies inexpliquées proviennent de tares génétiques pénalisant l'assimilation des aliments traditionnels. Notre ADN est indigent, il ne sait pas programmer correctement notre métabolisme pour les aliments cuisinés. Un faille dans l'évolution.

Donc de deux choses l'une : ou bien fabriquer des OHGM (pour Organismes Humains Génétiquement Modifiés), qui soient enfin capables de digérer l'acrylamide, le lactose, le DDT et autres molécules présentes dans notre alimentation quotidienne. Ou bien, faut de mieux, changer nos habitudes de table...

On pourrait lancer une pétition sur le web, vu que c'est la mode, et réclamer à grands cris des subventions pour le développement d'OHGM. Il serait temps tout de même d'adapter les humains à leurs menus préférés. Quelques milliards suffiraient sans doute. Ce ne doit pas être très compliqué, certainement pas plus que les OGM de Monsanto, qui sont en train d'envahir la planète. Au lieu de s'occuper de semences, leurs labos pourraient s'occuper de spermatozoïdes, succès garanti. Surtout auprès des féministes femelles, qui n'auraient ainsi plus besoin de mâles.

Trève de (mauvaises) plaisanteries. C'est le désespoir qui me rend sarcastique. Le drame est trop absurde et cruel. La catastrophe sanitaire qui frappe l'humanité est la conséquence directe d'une nourriture dénaturée. Cela pour deux raisons principales : les altérations des odeurs, des saveurs et des consistances déjouent les mécanismes de régulation sensoriels et conduisent à des déséquilibres nutritionnels chroniques ; les altérations des structures moléculaires, sous l'effet des préparations culinaires et de l'action de la chaleur, déjouent les mécanismes enzymatiques et immunologiques, induisant d'une part une intoxination chronique (surpoids, obésité, dépôts de matières anormales, désordres de la calcification etc.), d'autre part des troubles immunitaires, responsables des proliférations microbiennes, des allergies, des maladies autoimmunes et des tolérances immunitaires ouvrant la voie aux cancers.

À quoi s'ajoutent encore les troubles du système nerveux et les altérations comportementales, lourdes de conséquences. Et encore la catastrophe écologique due à une agriculture privilégiant les cultures de céréales et la production de viande et de lait, qui dévaste la planète. Sans oublier que les molécules dénaturées (c'est maintenant démontré pour les AGE) sont "génotoxiques", c'est-à-dire qu'elles peuvent altérer le génome, et que ces altérations peuvent être héréditaires. En d'autres termes: que l'art culinaire fait dégénérer le patrimoine génétique de notre espèce...

Le bilan est simplement désastreux, cataclysmique, impensable et personne ou presque ne le voit. Ne peut le voir. Chacun a son nez dans sa casserole, est prisonnier de ses dépendances culinaires, illusionné par ses sens. La médecine est certes responsable de n'avoir pas posé les bonnes questions, d'avoir caché au monde l'incertitude qui régnait en matière d'alimentation. Aujourd'hui elle a tout en mains pour mettre à jour l'erreur culinaire et ses conséquences gigantesques. Mais elle ne peut le faire qu'en reconnaissant avoir trahi sa mission pendant des décennies, depuis que la notion de génétique est apparue, et que l'on sait ce que sont les enzymes et les antigènes.

Impossible aveu. Impossible pratique également : le médecin qui dit à son patient de changer d'alimentation, voit celui-ci changer de médecin.

Le problème du cancer n'est que l'une des séquelles de cette impasse, unique dans l'histoire de la vie. Mais profitons de cette journée mondiale du cancer pour méditer sur cette situation sans nom, réfléchir à ce que l'on peut faire pour hâter une prise de conscience. Pour limiter les millions de drames humains, conjugaux, familiaux, existentiels, qui se jouent chaque année simplement par ignorance de quelques lois naturelles de l'alimentation. Et puisse la conjonction de nos énergies favoriser une évolution positive...

Davantage avec la lecture de Manger vrai, le livre de base de l'instinctothérapie.

Et pour la pratique, découvrez le Programme Mangeons Nature.