Que penser de "la nécessité du feu dans la médecine traditionnelle chinoise" ?

Un ami me pose la question : Que penser "de la nécessité du feu dans la médecine traditionnelle chinoise ?".

Cela me renvoie à une question plus générale : que penser de la médecine dans le contexte préculinaire ? Plus je multiplie les observations, et plus aussi j'ai de recul sur la pratique d'une alimentation aussi originelle que possible, plus je suis convaincu que la médecine n'avait aucune raison d'être avant l'utilisation du feu pour la cuisine et des artifices transformant les saveurs (crusine).

Lorsque l'organisme n'est pas perturbé par les surcharges et dénaturations moléculaires provenant d'aliments transformés, il sait mieux rétablir son équilibre et son intégrité que ne peuvent le faire tous les artifices médicaux, même prétendus "naturels" dans les médecines douces. 

Les médecines ont été inventées et développées justement parce que les fonctions naturelles étaient perturbées par les changements alimentaires. Certaines comme la médecine chinoise nous paraissent très anciennes et donc dignes de foi, et restent sans doute valables dans un contexte culinaire. Mais dans un contexte préculinaire, les techniques qu'elles proposent ont des effets douteux ou négatifs, elles perturbent les mécanismes naturels de guérison même en cas de lésion, et n'ont pas de raison d'être faute de troubles à soigner. 

Même lorsqu'un trouble est installé, mieux vaut laisser faire l'organisme à condition expresse de lui apporter les éléments nécessaires et d'obéir strictement à l'instinct dans le choix et le dosage des aliments. Cele n'est possible qu'en utilisant l'odorat, comme le font tous les animaux, parfois sans qu'on sache l'observer (car il n'ont pas besoin de mettre l'aliment sous leurs narines pour en percevoir les odeurs). Toute surcharge ou administration de molécules non originelles peut avoir des effets déterminants, car il s'agit de maintenir un équilibre immunologique évitant tout emballement inflammatoire et toute prolifération microbienne.

À cela s'ajoute encore la confusion archaïque entre maladie utile et maladie vraie : la plupart des troubles traduisent des réactions de l'organisme contre les molécules d'origine culinaire accumulées dans les tissus ou les cellules. Ces réactions sont très généralement programmées dans le temps, notamment lorsqu'elles entrent en symbiose avec des bactéries ou sont programmées par des virus. On voit immédiatement apparaître la grande illusion médicale : quel que soit le traitement (ou son absence), le trouble "guérira" au bout d'un certain temps, et l'artifice médical sera considéré comme efficace. Toutes les médecines se sont construites sur la base de ce quiproquo. Les maladies vraies, elles, sont liées à des troubles dénégératifs, qu'aucun artifice n'enraie sérieusement (hors la suppression de la cause culinaire), la médecine parle de maladies incurables, affaire de tirer son épingle du jeu.

En fait, le feu a ouvert la voie à la médecine, et on retrouve le feu dans la médecine, signe qu'elle fait partie intégrante du référentiel culinaires. J'attends toujours d'observer des cas de troubles ou maladies où une médecine quelconque serait utile en plus de l'instincto. Jusqu'ici, la réponse a toujours été négative, pour autant que la pratique soit suffisamment précise. 

Il faut aussi tenir compte de l'effet placebo, qui fausse singulièrement les études de cas, et qui a pu donner aux créateurs des médecines traditionnelles l'impression d'une efficacité qu'elles n'avaient pas. À noter qu'il fait partie intégrante de l'instincto et ne peut en être dissocié, car il est quasiment impossible de nourrir un malade à partir de son odorat et de son goût sans qu'il le sache. On peut au contraire dire que le sentiment de bonne conscience, lié à l'obéissance aux lois naturelles, est un élément psychologique important pouvant  favoriser les fonctions biologiques. Ce sont les observations sur les animaux ou sur les tout jeunes enfants qui permettent d'isoler les effets biologiques.

Je ne parle pas ici de la traumatologie, dont j'admire les progrès techniques. En cas d'accident, il est évident que les méthodes chirurgicales sont incontournables. Leur utilisation en cas de troubles dégénératifs est plus discutable : au lieu de devoir réparer des artères bouchées ou des aortes dégénérées, mieux vaudrait enseigner une pratique alimentaire adaptée aux données génétiques de l'organisme.